[RFC Seraing] « L’équipe n’a pas assez confiance en elle »

Dans la vie, Théo Pierrot est comme sur rectangle vert. Droit dans ses crampons, ce bosseur dans l’âme n’est pas du genre à tricher. Au contraire. A 21 ans, il a franchi la frontière direction Seraing pour tenter sa chance là où on ne l’attendait pas. A force de persévérance et d’abnégation, il s’est mué en un élément indispensable à l’équilibre du onze sérésien. Et quand il s’agit d’expliquer la première partie de saison mouvementée des Métallos, il use de sa sincérité naturelle pour trouver les mots justes.

Pour sociosfcmetz.com, Théo confie, en deux épisodes, son ressenti, ses joies, ses moments de doute, sur ses six premiers mois passés outre-Quiévrain. Entretien dans les coulisses du Pairay.

Des débuts mi-figue mi-raisin

« Je n’étais pas certain de démarrer la saison en tant que titulaire. J’ai rapidement été intégré au sein du groupe, j’ai fait une bonne préparation, mais rien ne me garantissait de figurer dans le onze dès la première journée, surtout que je sortais d’une saison avec la réserve de Metz en CFA. Au final, le coach m’a fait confiance. Et depuis, hors blessure, je ne suis plus sorti du onze.

Nous avons commencé la saison par deux victoires en championnat, dont une à l’extérieur (à Roulers, 2-0 et contre Coxyde, 2-1). On se qualifie ensuite difficilement en Coupe contre Saint-Elois, une équipe de D3. Et on tire au tour suivant l’Antwerp, une grosse équipe de la division. C’était une super rencontre, jouée devant plus de 7 000 personnes. On avait envie de faire un gros match. On menait 1-0, mais Popo se fait expulser à la 40ème minute sur une action litigieuse. Et derrière, on prend deux buts, synonymes d’élimination…
Pour ne rien arranger, j’ai ressenti une petite douleur à l’adducteur, qui m’a contraint à arrêter deux semaines.

Théo a inscrit son premier but professionnel contre Coxyde (voir plus bas) – Photo Mickaël Marquet / RFC Seraing

Durant cette période, j’ai continué de côtoyer le groupe. J’allais à la salle avec eux, j’étais là tous les jours… Mais je les ai vu enchaîner deux défaites face à deux prétendants au titre, Tubize et le Cercle Bruges. J’ai vécu ces rencontres de l’extérieur, c’était frustrant. Et c’est aussi vrai qu’on a joué de malchance car l’équipe avait fait une bonne préparation et tournait bien avant ces deux rencontres… Le groupe a été chamboulé et face à de gros clients, on ne peut pas toujours rivaliser.
Au final, on prend deux cartons (1-3 contre Tubize, 0-3 contre le Cercle)… Ça nous a mis un coup au moral… Peut-être s’est-on vu trop beaux ? Mais je n’ai pas ce ressenti car au sein du noyau, tout semblait pourtant fonctionner.

« Parfois, j’ai l’impression de me retrouver comme en CFA
l’année dernière »

Après, la moyenne d’âge de l’équipe est très faible. Elle doit tourner autour de 22/23 ans. Parfois, j’ai l’impression de me retrouver comme en CFA l’année dernière. A une époque durant laquelle on n’arrivait pas à tenir le score face à des équipes plus expérimentées.

Je pensais qu’on pouvait rapidement se mettre au chaud, dans le Top 8 (synonyme d’une place en D2 belge l’an prochain suite à une réforme des championnats inférieurs à la D1, ndlr), mais après ces deux rencontres et un nul décevant à Deinze (2-2), on perd cette fois contre l’Union Saint-Gilloise (0-3).
Dans ce match, on encaisse un but rapidement. Trop rapidement. Et on voit que ça ne tourne pas rond. C’est vraiment dommage. Mais ce sont des erreurs de jeunesse, dues à un manque de concentration. On n’a pas su respecter les consignes de l’entraîneur, donc on s’est fait immédiatement sanctionner. Tout le monde a senti qu’il fallait se réveiller car à force de perdre trop de temps, on allait finir par se faire distancer…

« Quelle équipe en Europe est capable de changer comme ça son effectif et d’être de suite compétitive derrière ? »

On a bien réagi en enchaînant des victoires à Dessel (3-0) et à Lierse (3-2), ainsi qu’un nul contre le leader Antwerp (0-0) mais de suite après, on se remet à perdre, cette fois à Eupen (0-2). On ne fait pas un mauvais match, mais l’arbitre leur accorde un penalty alors que notre défenseur avait contré la balle de la tête. Derrière, il ne nous siffle pas un penalty évident et on se prend un but sur le contre. Pour moi, ça doit faire un point.

Cette baisse de régime, je l’expliquerais par le manque d’expérience du groupe, mais aussi par son manque de repères. L’effectif a quasiment été renouvelé à 90% à l’intersaison pour diverses raisons. Quelle équipe en Europe est capable de changer comme ça son effectif et d’être de suite compétitive derrière ?

On a ensuite fait un nul décevant à Eisden. On mène 1-0, mais on perd un ballon bêtement car on ne fait pas la couverture qu’il faut, et on se prend un contre de 80 mètres qui amène le but… Quand tu mènes 1-0 à l’extérieur contre le dernier, il faut savoir gérer. Or, on est à nouveau sanctionné par une erreur de jeunesse. »

Changement de coach, épisode 1

Alex Czerniatynski n'aura tenu que 11 journées sur le banc des Métallos (4 V / 3 N / 4 D).
Alex Czerniatynski n’aura tenu que 11 journées sur le banc des Métallos (4 V / 3 N / 4 D) – Photo Mickaël Marquet / RFC Seraing

« Suite à cette nouvelle contreperformance, le club a décidé de licencier le coach Alex Czerniatynski le 24 octobre.
Ce qui est un peu bizarre, c’est que j’étais chez un ami ce soir-là. J’ai reçu un SMS de mon père me disant : « tu as appris la nouvelle ? » Je suis un peu tombé des nues. Nous avions eu un entraînement tout à fait normal l’après-midi, on s’était donné rendez-vous le lendemain… J’étais choqué. Autant quand on était moins bien, après les défaites contre Tubize et l’Union, on commençait à en parler dans le vestiaire, mais à ce moment-là, je ne m’y attendais pas du tout, car l’équipe commençait à s’améliorer.

« S’il a été licencié, c’est parce que nous n’avons pas fait ce qu’il fallait sur le terrain. »

Le lendemain, quand nous sommes arrivés à l’entraînement, on s’est demandé ce qui se passait. On se remet en question aussi. On se dit que s’il a été licencié, c’est parce que nous n’avons pas fait ce qu’il fallait sur le terrain. On se dit qu’aujourd’hui, c’est lui qui a perdu son poste, et que désormais, il faut se remettre au travail. Ce n’est pas lui qui est sur le terrain.

Après, ça fait partie du foot. C’est le choix de la direction et il faut le respecter. Tout ce que je peux faire maintenant, c’est souhaiter bon vent au coach et qu’il trouve rapidement un autre projet. Quand on voit mon début de saison, il m’a donné beaucoup de confiance et l’opportunité de me projeter vers l’avant. Je lui dois beaucoup. Mais comme je l’ai déjà dit, c’est le foot.

L’entraîneur adjoint, Stéphane Guidi, a assuré l’intérim. Il nous a dit qu’il fallait rester solidaire, jouer en équipe, faire chacun des efforts… Il a pleinement assumé son rôle. Il a aussi essayé de nous amener un contenu différent à l’entraînement, en travaillant davantage la tactique.

« Depireux a remis de la discipline au sein du groupe.
Mais d’un point de vue tactique, c’était assez compliqué
de comprendre ce qu’il voulait »

Sous ses ordres, nous n’avons joué qu’une rencontre, face au White Star. Là encore, nous menons au score, mais nous nous faisons rattraper bêtement sur coup de pied arrêté, domaine dans lequel on savait qu’il fallait pourtant être vigilant…

  Le club a ensuite décidé de nommer Henri Depireux à la tête de l’équipe. Quand on a vu qu’il avait un certain âge (71 ans), on s’est posé quelques questions. Mais on a vite compris les raisons de ce choix. Il était capable de remettre de l’ordre dans le vestiaire, dans lequel il y avait trop de laisser aller.

Lorsqu’il est arrivé, il a mis au pas certains joueurs qui se croyaient tout permis et a rétrogradé quelques éléments en réserve. Il a remis de la discipline au sein du groupe.

Malheureusement, d’un point de vue tactique, c’était assez compliqué de comprendre ce qu’il voulait concrètement. Il n’a pas réussi à faire passer ses consignes. Il nous parlait de marquage individuel, de choses difficiles à comprendre au premier abord…

Pour son premier match, ça s’est plutôt bien passé. On l’emporte 2-0 à Geel, une équipe de seconde partie de tableau, avec Thibaut (Vion) et Kwamé (N’Sor) qui retrouvent le chemin des filets. C’est une bonne chose, car nos problèmes offensifs devenaient vraiment préoccupants.

Thibaut était aligné en pointe avec Kwamé en soutien. Il y avait une bonne entente entre eux sur le terrain, puisqu’ils ont chacun délivré la passe décisive pour l’autre. »

Le défi du 14 novembre

Les circonstances, ainsi que les conditions climatiques, n'ont rien arrangé...
Les circonstances, ainsi que les conditions climatiques, n’ont rien arrangé en ce samedi 14 novembre… – Photo Mickaël Marquet / RFC Seraing

« Le 14 novembre, nous recevions Lommel. Et pour être tout à fait honnête, c’était assez compliqué à vivre. Comme la plupart des joueurs, je me suis couché tard car j’ai suivi le match de l’équipe de France avant d’apprendre ce qui se passait à Paris.

J’ai passé une bonne partie de la nuit ainsi que la matinée qui a suivi à regarder les informations.

Quand je suis arrivé au stade, c’était dans toutes les têtes. On en a beaucoup parlé ensemble, surtout que les premiers éléments de l’enquête pointaient une filière belge. Ça nous a rajouté un peu de pression.

Mais quand on a appris la décision de maintenir le match, on s’est de suite mis dans les conditions. D’autant plus que c’était un match très important, car il fallait absolument prendre les points. Au final, on l’emporte 1-0 grâce à une nouvelle réalisation de Thibaut. Mais dans de pareilles circonstances, cela reste évidemment secondaire… »

Une irrégularité chronique

« Nous restions sur deux succès consécutifs, chose qui ne nous était plus arrivée depuis août dernier. L’objectif était de continuer sur cette lancée à Virton. On fait une très bonne entame de match. On était content, car on appliquait parfaitement les consignes du coach. Et on est récompensé par un but de Kwamé grâce à une passe décisive de… Théo Pierrot. Ma première cette saison !

La première demi-heure était de qualité, mais suite à un léger relâchement de notre part, on se fait bêtement égaliser sur un contre.

En seconde période, on attaque pendant 20 minutes, mais on se relâche à nouveau, et sur une perte de balle au milieu, c’est la sanction. On voulait faire un pas vers le Top 8, mais au lieu de ça, on s’écroule. Une occasion ratée. Encore.

« Dans sa causerie, le coach nous a mis une grosse pression
pour gagner
par au moins trois buts d’écart. Sinon, il nous promettait un sale quart d’heure à l’entraînement »

Les Métallos peinent à enchaîner les victoires
Les Métallos peinent à enchaîner les victoires – Photo Mickaël Marquet / RFC Seraing

Il nous était évidemment indispensable de gagner le match suivant, à domicile contre Heist, un mal-classé. Fort heureusement, ça se passe très bien. Popoola inscrit son premier but après 18 mois en Belgique. Un petit événement tant le public attendait ça ! Nous sommes rentrés au vestiaire en menant 3-2. Dans sa causerie, le coach nous a mis une grosse pression pour gagner par au moins trois buts d’écart, sinon, il nous promettait un sale quart d’heure à la reprise de l’entraînement (sourire). Mais il a bien fait, car nous terminons la rencontre à 5-2.

La suite, c’est malheureusement cette défaite à domicile contre Roulers. A nouveau, nous menons 1-0, et à nouveau, nous nous relâchons et nous faisons égaliser.

Nous avons également eu une nette baisse de régime d’un point de vue physique en seconde période. Et sur un centre mal négocié par nos défenseurs, on se prend une tête au point de penalty qui nous crucifie. »

Sa première « carte rouge »

« En toute fin de rencontre, j’ai pris un carton rouge direct. L’action s’est déroulée sur un coup-franc en notre faveur, et sur un duel avec un joueur adverse, j’essaie de me dégager, mais je lui donne, peut-être, de manière involontaire en tout cas, un coup de coude.

Le joueur tombe par terre et dira ensuite que je lui ai donné un coup au niveau du ventre. L’arbitre l’interprète comme il veut, toujours est-il qu’il m’a immédiatement exclu…

Après, ma suspension automatique a été annulée car je me suis excusé et dans son rapport, l’arbitre a écrit que ce coup n’était pas volontaire, et ne méritait donc pas l’exclusion.

Les plus anciens du vestiaire m’ont dit que j’avais eu de la chance, car c’est en effet extrêmement rare de ne pas prendre un match ensuite, d’autant plus que la rencontre n’était pas filmée ! Mais bon, je ne vais pas me plaindre ! (rires) »

Changement de coach, épisode 2

« Je pense qu’en général, et en particulier sur ce match, il nous a manqué une force de caractère, mais surtout de la maturité. L’équipe n’a pas assez confiance en elle. Quand tu gagnes 1-0, tu joues à l’italienne s’il le faut, tu sécurises le ballon… Mais malheureusement, sur les deux matches les plus importants de ces dernières semaines, on n’a pas su capitaliser et se mettre en sécurité dans le Top 8.

Partant de ce constat, je pense que la direction s’est dit que même s’il y avait des résultats, il n’y avait pas d’amélioration au niveau du peu par rapport au coach Czerniatynski. Elle a donc décidé de remplacer le coach Depireux. Bien sûr, tout n’est pas à jeter sous ses ordres. Il était assez juste avec les joueurs. Si tu travaillais, il te respectait et était honnête avec toi. Mais certaines de ses consignes ne passaient pas.

« Mentalement, on a craqué. On a reculé et face au leader du championnat, ça se paie cash. »

Le match suivant, on s’impose 3-0 à Coxyde, une équipe de bas de tableau. C’est le coach adjoint Stéphane Guidi qui a pris les rênes de l’équipe, pour un second intérim. Sur cette rencontre, on n’a clairement pas été bons, mais on a réussi à marquer quand il le fallait.

Les protestation d'Anthony M'Fa auprès de l'arbitre ne suffiront pas. Seraing s'incline face à Tubize.
Les protestation d’Anthony M’Fa auprès de l’arbitre ne suffiront pas. Seraing s’incline 2-0 face à Tubize et voit le Top 8 s’éloigner de plus en plus. – Photo Mickaël Marquet / RFC Seraing

Et pour terminer l’année, on n’a malheureusement pas fait le poids contre le leader, Tubize. Toute la semaine, on nous a parlé de la nomination imminente du futur entraîneur. Ce n’étaient pas les conditions idéales pour aborder ce match. On nous a dit que notre futur coach était venu en tribune à Coxyde, mais finalement, ce n’est pas lui qui a été retenu.

Dans ce match, tactiquement, on était bien en place jusqu’à l’expulsion de Doumbia à la 20ème minute. Mentalement, on a craqué. On a reculé et face au leader du championnat, ça se paie cash. Sur une action où personne ne suit, leur buteur Diallo marque tout seul au retour des vestiaires, et en remet un autre 2 minutes après. A 10 contre 11, on ne peut pas revenir. »

Brncic, ou l’école italienne

« Juste avant les Fêtes, le nouveau coach Drazen Brncic a été nommé. Ce n’était pas la personne annoncée dans un premier temps par la presse, mais c’est quelqu’un que le club suit depuis un certain temps. Il entraînait jusque-là le Patro Maasmechelen, 15ème (sur 17) de la Proximus League à la fin de l’année.

« Il nous a dit qu’il s’inspirait de Guardiola »

Ce choix d’aller chercher un entraîneur en poste dans une équipe inférieure pourrait paraître étrange, mais au bout de quelques entrainements, nous avons vraiment adhéré dans ses méthodes de travail.

Il a une culture tactique très importante car il a évolué en Italie, notamment au Milan AC. Il nous a dit qu’il s’inspirait de Guardiola. Parfois, j’ai encore l’impression d’être à l’école pendant l’entrainement.

Il met des petits groupes ensemble, les milieux offensifs avec les attaquants, ou les milieux défensifs avec les défenseurs. On travaille la coordination entre les lignes.

D’un point de vue personnel, je prend mon pied pendant ces séances. Ce n’est pas plus amusant, car il y a souvent des pauses pour replacer les joueurs, mais on apprend beaucoup.

« Notre objectif est d’atteindre les 50 points au plus vite. »

On a fait plusieurs matches amicaux sous ses ordres, qui se sont plutôt bien passés. Il a mis plusieurs équipe en place. On a par exemple évolué en 3-5-2 à Maastricht (D2 hollandaise), qui nous a mis le feu (défaite 1-0, ndlr). Au match suivant, contre les espoirs du Standard, il a rechangé le dispositif, nous replaçant en 4-2-3-1. On l’emporte assez finalement 3-0.

Les Rouge et Noir ont démarré l'année par un lourd revers 4-0 sur la pelouse de Bruges
Les Rouge et Noir ont démarré l’année par un lourd revers 4-0 sur la pelouse de Bruges – Photo Cercle Bruges

Pour la reprise du championnat, on se rend sur la pelouse du Cercle, qui est le second club de Bruges. Ils viennent de descendre en D2. Ils ont donc de gros moyens et l’ambition remonter immédiatement en D1.
On joue au stade Jan Breydel, qu’ils partagent avec le FC Bruges, un des plus beaux stades de Belgique avec environ 30 000 places.

Personnellement, après 17 matches en tant que titulaire, je me retrouve sur le banc pour la première fois de la saison. Sur le coup, je suis vraiment déçu, mais je me remotive rapidement afin d’être prêt à aider l’équipe lors de mon entrée en jeu.

Malheureusement, malgré tous les avertissements du staff, on se fait surprendre dès la 15ème minute. Et pour ne rien arranger, Popoola se fait exclure suite à un geste d’énervement. On se retrouve donc rapidement à 10. Le score à la pause est de 2 à 0. Je rentre à la mi-temps, mais une fois de plus, comme contre Tubize, l’infériorité numérique face à une équipe avec une bonne maîtrise technique nous empêche de pratiquer notre jeu. Pire, on va même sombrer totalement et encaisser deux nouveaux buts.

C’est sûr que ce n’est pas le meilleur résultat pour entamer l’année. Mais il ne faut rien lâcher. On a l’occasion de se rattraper dès ce week-end contre Deinze, un adversaire davantage à notre portée que les deux précédents. La victoire est impérative.         

Maintenant, il faut encore se battre pour terminer dans les huit premiers à la fin de la saison. Notre objectif est d’atteindre les 50 points au plus vite. Il reste 12 matches. Le coach veut au moins 7 victoires. Le calcul est vite fait. »

Récapitulatif des résultats du RFC Seraing après 20 journées
Récapitulatif des résultats du RFC Seraing après 20 journées

Son premier but

2eme journée de Proximus League. 81ème minute. Toujours 0-0 entre Seraing et Coxyde. Jusqu’au moment où Théo Pierrot surgit dans la surface, contrôle le ballon de la poitrine et frappe à bout portant. Sa première réalisation en pro.

« C’est un but rempli d’émotions. Mes parents étaient dans la tribune. Ça m’a fait plaisir de marquer dès la 2e journée. Je n’avais pas fait une préparation dans les meilleures conditions. Mais le coach m’a fait confiance. Il m’a aligné pour les deux premiers matches. Et ce but est venu en quelque sorte couronner mon match, durant lequel je me suis beaucoup battu. Et au final, j’ai débloqué la situation.

« Je m’inspire beaucoup de Blaise Matuidi. Je me rends compte que je pense comme lui. »

J’ai fait une course depuis le milieu du terrain pour me retrouver dans la surface. Je ne sais pas si beaucoup de joueurs auraient pensé que le ballon leur serait retombé dessus. Mais j’y ai cru et ça a fait mouche. C’est ce que m’a demandé le coach : me projeter de la deuxième ligne, être un peu « box to box », que j’amène du jeu par mes courses.

Pour ça, je m’inspire beaucoup de Blaise Matuidi. C’est mon exemple. Je lisais ses interviews dernièrement, et je me rends compte que je pense comme lui. Il a la même vision du poste que moi. Il disait notamment que « marquer beaucoup plaît à l’entraineur quand on est milieu défensif ». Mais il n’oublie pas non plus l’essentiel : son abattage au milieu du terrain. J’essaie de m’en inspirer quand je le vois jouer. C’est le type de joueur qui me fait rêver, qui me pousse à m’améliorer.  Et en plus, il a la chance d’avoir deux joueurs hors normes qui l’épaulent au milieu. C’est la classe. Il n’y a pas d’autre mot.

Bref, ça m’a mis en confiance de mettre ce but. Ça m’a permis de me relâcher et de bien entamer la saison. Cela faisait un moment que je n’avais plus marqué en plus. La dernière fois, c’était lors de la 2ème journée de CFA l’an passé contre Troyes. C’est pourquoi ça m’a fait beaucoup de bien. C’est un but dans mon style. J’étais fier pour mes parents aussi, ça m’a fait plaisir qu’ils soient là pour voir ça.

« Avec mon volume de jeu, j’ai besoin de me sentir utile pour l’équipe »

Depuis, j’en ai remis deux autres, à l’extérieur, en étant toujours le premier à débloquer la situation, à Dessel Sport, puis à Lierse.  Le coach m’a laissé cette liberté. Avec Popo, on s’entend vraiment bien au milieu. Il a cette capacité d’amener le ballon vers l’avant avec ses passes. Moi, j’ai la plus grosse VMA de l’équipe. Elle me sert à me projeter vers l’avant, d’être présent dans la surface pour apporter le danger. C’est comme ça que tu te sens le mieux et que tu apportes à l’équipe.

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Je me sens plus épanoui que jamais à mon poste. Le coach Czerniatynski m’a déjà essayé un peu plus haut, en 10, mais avec mon volume de jeu, j’ai besoin de me sentir utile pour l’équipe. J’ai plus de repères au milieu, même si je suis attaquant de formation et que dois encore beaucoup travailler dans les sorties de balle ou l’utilisation du ballon. C’est sûr, j’ai des progrès à faire ! Mais tout ce que je fais, c’est avec de l’engagement. J’essaie tout le temps de donner mon maximum. Et jusque-là, ça a toujours porté ses fruits. »

Retrouvez ici la deuxième partie de notre entretien avec Théo, consacrée à ses impressions sur ses coéquipiers prêtés par le FC Metz, au regard du club mosellan sur sa filiale belge, ainsi qu’à sa nouvelle vie dans la province de Liège.

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