Souviens-toi : Dans les coulisses de la saison 2005/2006 (pt.1)

Pour ce 10ème numéro, la rédaction vous propose, dans le cadre de ce triptyque, le récit exceptionnel de la saison 2005/2006 du Football Club de Metz. 
Une saison racontée de l’intérieur, au cœur du vestiaire grenat et de ses sauts d’humeur, ses exploits et ses regrets. Au travers de cet épisode, revivez comme vous ne l’avez jamais vécue, une saison grenat de bout-en-bout. Un numéro d’exception donc, que nous vous proposons aujourd’hui. Les gueulantes de Muller dans le vestiaire, les discours touchants de Molinari, les états d’âme des joueurs : vous saurez tout. Prenez donc un moment et plongez sans plus attendre en immersion dans un récit à couper le souffle.

« On espérait tous, moi le premier, être dans les 10/12 premiers. Or, il s’avère que la mayonnaise n’ayant pas pris, on a multiplié les problèmes et on a véritablement connu une année catastrophique. Je peux dire aujourd’hui que c’était l’année la plus difficile de ma longue carrière et j’ai pas peur de dire que dans cette affaire, on s’est littéralement planté». Ces mots forts donnent le ton. Ce sont ceux du président, Carlo Molinari, au terme de cet exercice particulièrement douloureux pour le club à la Croix de Lorraine.

Nous sommes en juillet 2005, au stage de pré-saison à Weiskirchen en Allemagne. Béria, Renouard et leurs compères travaillent le renforcement musculaire. Rigoureux sous les ordres de Joël Muller sur le terrain, les joueurs profitent de leur temps libre pour se reposer et penser autre que football. En salle de musculation, c’est dans une bonne ambiance que Ouaddah et Obraniak s’adonnent même à des prises de catch. « Arrête, après ils vont croire que tu me tapes » lançait Abdelnasser au jeune Ludo.

Durant ce stage de présaison, Wimbée tirait un premier bilan « Y’a pas mal de trucs qui se sont formés. On a vraiment bien travaillé, beaucoup travaillé. Y’avait déjà beaucoup de joueurs qui étaient là l’année d’avant (…) on se retrouvait parfois dans des chambres après les entrainements où on pouvait parler… je pense qu’il y avait une ambiance assez marrante quoi, on rigolait bien ». De retour sur le terrain, on y retrouve le coach avec sous son aile le jeune Papiss Cissé. « Tu me donnes un ballon Grégory (Wimbée). Lentement au sol. » glissait Muller. « Tu mets bien le corps au dessus, le ballon il monte pas ». Cissé avait droit à une séance individualisée sur son placement lors des frappes.

Pendant ce temps, Momar Ndiaye, Roy Contout et Dino Djiba se décrassaient sur le vélo dans une bonne ambiance, en poussant la mélodie.

Quelques jours plus tard, voilà les Messins en causerie. Tous bien installés sur leur chaise, ces derniers faisaient face à Joël Muller et son tableau blanc. « Seule la victoire donne raison » lançait-il. Avant de poursuivre : « Moi je pense très honnêtement les gars qu’on a les moyens de faire mieux que ce que vous avez fait l’année dernière. Je voudrais que nos ambitions soient hautes. (…) Je pense qu’à Metz y’a des valeurs (…) la rage de vaincre ».

Une fois le discours terminé, nous retrouvons les Grenats sur la pelouse pour poursuivre le travail dans une atmosphère détendue, comme à l’accoutumée. Lors des moments  »off », ce sont jeux de cartes, franches rigolades et jeux vidéos qui ont la côte.

La saison démarre officiellement le 29 juillet sur la pelouse du Paris SG avec quelques éléments ayant effectué le stage désormais partis mais à l’inverse des recrues ambitieuses présentes. L’objectif est clair : se stabiliser dans l’Elite du football français.

Après un lourd revers au Parc des Princes 4 buts à 1 et un nul 0-0 concédé à domicile face au Mans, c’est à Saint-Étienne que les Messins sont attendus pour la 3ème journée. Avec un point en deux matchs, le début de saison est poussif mais l’équipe reste confiante. Avant l’échauffement, c’est dans le vestiaire qu’Ahn Jung-Hwan et son interprète intégraient les dernières consignes. Certains étaient déjà dans leur bulle à l’image d’un Grégory Paisley écouteurs dans les oreilles, d’autres déjà excités de rentrer sur la pelouse comme Obraniak qui s’agitait dans les douches. Muller viendra le voir quelques instants plus tard en lui touchant quelques mots « N’hésites pas à mettre le ballon au-dessus de la défense. Et ne te fais pas éliminer en un contre un. » Le gong retentit, c’est l’heure. « On doit sentir la détermination dans le vestiaire et dans le couloir hein » rappelait une dernière fois le technicien messin avant l’entrée sur la pelouse.

Malgré une énorme occasion d’Obraniak qui voyait sa frappe échouer sur le poteau, Metz était mené de deux buts à la pause. Muller haussait le ton : « La première chose quand on revient, c‘est de se dire que la deuxième mi-temps ne peut pas être plus difficile au niveau des buts, mais c’est déjà de retrouver l’âme de compétiteur, pas de mec qui fait dans son froc, qui a peur parce qu’il a fait une mauvaise passe. Des mecs, des mecs, voilà ; qui en ce moment souffrent, parce qu’en ce moment on n’est pas au niveau. (…) Mais si dans la tête vous n’y êtes pas alors là je vais vous dire : c’est pas à partir de la 35ème journée qu’on va jouer le maintien, c’est à partir d’aujourd’hui hein ». 

Au retour des vestiaires, Metz rend une bien meilleure copie mais ne parvient pas à remonter les deux buts. Une défaite 2-0 qui plonge le club dans le doute avec désormais un point en 3 rencontres. Au micro à la fin du match, Ludo Obraniak se voulait lucide, mais pas abattu : « On est naïf et on le paye encore une fois cash ce soir. (…) On est qu’à la 3ème journée, on a encore pas mal de travail et d’automatismes à trouver donc ma foi il faut rester confiant pour la suite ».

De retour à Saint-Symphorien pour la réception du voisin strasbourgeois, l’union sacrée est déjà de mise. Et malgré une domination outrageuse avec des occasions à la pelle et même une barre transversale trouvée, Metz ne parviendra pas à faire sauter le verrou alsacien. Score final 0-0, les Grenats n’avancent pas mais restent invaincus à la maison avec la cage inviolée. Sorti en sang, Renouard passait sur un brancard devant un vestiaire inquiet. Béria viendra aux nouvelles en attendant son contrôle anti dopage.

Après une bonne soirée bowling afin de resserrer les liens, l’effectif mosellan prenait la route de Picot pour LE derby de la Lorraine comptant pour la 7ème journée. Entre temps, Metz aura pris un point à Nantes (0-0) et perdu sur sa pelouse face à Lille (0-2). Ce 17 septembre sonnait donc les retrouvailles des meilleurs ennemis. Dans les couloirs, Wimbée prend la parole : « Je crois en chacun d’entre vous les gars. On est fort que si on est tous ensemble. (…) On oublie pas la notion de derby hein. C’est un derby les gars, c’est mentalement que ça se gagne ». Surmotivé, il finissait : « S’ils veulent gagner le match, ils doivent nous marcher dessus hein, et ils vont pas nous marcher dessus. (…) On en prend plein la gueule depuis le début de la saison, on va remettre tout à plat ce soir hein, tout à plat. Et on se bouge le cul hein, de la première à la dernière ».

Menés dès la première minute, les coéquipiers de Captain Proment réussissaient à égaliser par Renouard à un quart-d’heure de la fin bien servi par N’Diaye. Un moindre mal pour Metz qui n’avait cependant toujours pas gagné un match depuis le début de la saison. Les deux clubs rivaux étant même, à ce moment, dans la zone rouge. Et le temps commençait à presser…

M.G. 

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Crédit photos : RL, G.S, Ch. Gavelle 

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