[Started in the Plaine] C’était notre rêve a tous !

Nous avons l’immense plaisir de vous proposer une petite interview de Gaëtan Bussmann réalisée en partenariat avec Histoire du FC Metz.

Les vacances commencent … c’est quoi ton programme ?

On décolle aujourd’hui (jeudi) pour 15 jours avec ma compagne et mon enfant pour la Sardaigne. Et à partir du 1er juin, la préparation physique à suivre à la maison commencera. Sinon le reste du temps, on se le partage entre le déménagement vers Mayence, et à Epinal chez nos familles afin de se ressourcer.

Tu n’as pas été épargné par plusieurs pépins physiques (genou, pubalgie, déchirure musculaire…) depuis ton arrivée en Allemagne, comment te sens-tu aujourd’hui ?

Depuis novembre je me sens super bien. Plus aucune gène, rien du tout. Le fait de côtoyer les salles de soins tous les jours, quasiment pendant 1 an ce n’est pas facile mais depuis la naissance de notre fils ça m’aide à relativiser. Et une fois l’entraînement fini, je ne veux plus côtoyer les salles de soins mais rentrer à la maison et profiter de ma petite famille.

Quelles différences majeures as-tu trouvé entre les séances en France et en Allemagne ?

Vous savez, tout dépend de l’entraîneur sur lequel vous tombez. Ça ne veut rien dire. Un coach comme Conceiçao à Nantes, je ne pense pas qu’il venait chaque matin pour faire un taureau. D’ailleurs il avait un style de jeu que je trouvais proche du style allemand. Ce qui m’a surpris en Allemagne, mais j’en avais déjà entendu parler, c’est la rigueur. Les entraînements ne sont peut être pas plus longs qu’en France, mais il faut être concentré du début à la fin.

Vous utilisez beaucoup la vidéo en Bundesliga pour analyser vos performances individuelles, quels avantages en retirez vous?

On utilise la vidéo autant qu’à Metz. Après, chaque joueur peut avoir, s’il le souhaite, des debriefs vidéo de ses entraînements ou de ses matchs plus personnellement. Dans tous les cas si on veut progresser, ce sont des choses que l’on doit utiliser.

Tu n’as plus joué en Bundesliga depuis mars 2017, comment as-tu vécu cette période ?

Cette première blessure au niveau du pubis a été un peu floue. C’était au jour le jour, un jour je m’entraînais et après j’avais des douleurs pendant trois jours. Parfois je m’entraînais même jusqu’au jeudi et je devais renoncer à jouer le week-end. C’était assez compliqué à vivre. Cela m’arrivait également d’avoir des douleurs en dormant.
Après on a décidé de faire l’opération chirurgicale à la reprise il y a un an. Et au bout de quatre semaines, j’étais à nouveau sur pied. Si j’avais su, je l’aurais fait tout de suite en mars.
Malheureusement, au premier entraînement avec le groupe en août, je me dechire le quadri et c’était reparti pour cinq semaines d’arrêt.
Cette période était plus simple à vivre que pour le pubis car j’étais fixé sur la durée d’arrêt. Reprise en septembre et sur la dernière action de l’entraînement ça a repété au même endroit. Du coup, cette fois-ci c’était sept semaines d’arrêt. Depuis cette blessure, je croise les doigts, plus rien ne m’est arrivé . Je fais beaucoup de musculation et de renforcement musculaire pour être en forme et en pleine possession de mes moyens.

Ton prêt avec option d’achat n’ayant pas été relevé par le club de Fribourg, tu reprendras bien avec ton club de Mayence avec qui tu es sous contrat jusqu’en juin 2019 ?

Oui c’est ce qui est prévu. C’est moi même qui ai décidé de mettre fin à l’aventure à Fribourg, et non l’inverse.
J’ai vraiment hâte de reprendre avec Mayence, et de faire enfin une préparation physique, de montrer de quoi je suis capable. Car je n’ai jamais fait de prépa physique depuis que je suis en Allemagne.

Avec quel joueur as-tu pris le bouillon en Bundesliga ? 

Ça veut dire quoi prendre un bouillon ? Le joueur qui m’a le plus impressionné, c’est Robben. Car vous, à la télé, vous ne voyez que le côté spectateur vous n’analysez pas tout ce qu’il y a avant. Par exemple quand il fait sa spéciale, rentrer pied gauche et enrouler lucarne opposée. J’entends toujours dire mais putain ce n’est pas possible c’est sûr qu’il va faire ça. Sauf que quand on défend sur lui, sur les actions précédentes, il fixe pour aller déborder et centrer pied droit. Donc forcément la 6 ème ou 7 ème action, on anticipe pour ça.

Arrivé en professionnel, tu commences à connaître les défaites, le banc avec ton club formateur, tu pars en prêt à Épinal ou tu te refais une santé et à ton retour tes potes et toi vous ramenez l’équipe de National en L1, ça te fait quoi d’être rentré dans l’histoire du FC Metz ?

Franchement ces succès avec le FC Metz sont faciles à analyser. Déjà on a eu de la chance que le club redescende en National, ça a été une chance pour nous. Et nous étions une bande de potes encadrée par des joueurs d’expérience et un coach exigeant, c’est ce qu’il nous fallait pour réussir. Que ce soit en National ou Ligue 2, on a pris du plaisir comme jamais sur le terrain. On se sentait invincible un peu. Mais surtout il y avait une super ambiance dans le vestiaire. Et les jeunes à l’époque on se connaissait depuis cinq, six ans minimum, et on avait tout vécu ensemble. C’est extraordinaire d’être sur le terrain ensemble de Saint Symphorien. C’était notre rêve a tous. L’histoire aurait été exceptionnelle si nous avions réussi à se maintenir en Ligue 1. Mais on a vécu de belles choses quand même et surtout procuré des émotions. Je me rappelle encore du match du Havre, le dernier de la saison ou des deux derbys contre Nancy comme si c’était hier.

Tu n’es pas sans le savoir, le FC Metz jouera donc en Ligue 2 la saison prochaine. Quel regard portes-tu sur la saison noire vécue par le club ?

Oui c’était une saison difficile. Un peu à l’image de notre saison en Ligue 1. Avec des renforts de qualité mais arrivés un peu tard dans la préparation. Une partie de votre saison se joue pendant la préparation estivale.

On lit dans la presse et sur les réseaux sociaux depuis quelques jours que de nombreux anciens joueurs messins (Louis Saha, Guido Milan, Ludovic Butelle…) pointent du doigt la gestion du club messin depuis plusieurs années, qu’est-ce qui devrait changer selon toi ?

Oui beaucoup la pointe mais si elle n’avait pas été là en National, est-ce que le club serait toujours en vie aujourd’hui ?
Le club vit sur la vente des jeunes joueurs à l’image de la saison dernière avec Ismaïla Sarr. Après, ce sont plus les recrutements tardifs qu’il faudrait anticiper et faire bien avant. Car pour moi c’était quasiment sûr que Sarr allait partir par exemple. Comme Diafra à l’époque, que l’on a remplacé au dernier moment.
D’après ce que je peux entendre, c’est plus la mentalité de certains joueurs qu’il faudrait changer. Quand tu as le maillot du FC Metz sur le dos, il faut avoir un état d’esprit irréprochable et se battre pour défendre ses couleurs.

On parle de plus en plus d’un retour de Greg Proment pour coacher l’équipe réserve de Metz, et de Sylvain Marchal pour reprendre l’équipe première. Serais-tu prêt, un jour, à revenir dans ton club formateur pour l’aider à remonter (ou se stabiliser) en Ligue 1 ?

Pourquoi pas, c’est quelque chose qui me plairait à l’image de Sylvain ou de Greg à notre époque, aider les jeunes à se lancer dans le grand bain et redonner au FC Metz toute la confiance qu’il m’a donnée étant jeune.

Évoquons un peu ta vie chez les Allemands, pour la fête de la bière, tu restes chez toi ou tu pars en vrille avec tes coéquipiers dans les rues de Mayence ?

Les Allemands sont de bons vivants quand il y a quelque chose à fêter. C’est tout le monde dans la rue, bière à la main (rires).

Tu profites de tes jours de repos pour bouger un peu ou tu restes devant la Play ? 

Ah non rester chez moi à jouer à la Play ce n’est pas mon truc. On est plutôt du style à bouger, se promener, resto quand on a un jour libre ! Ou même revenir faire un tour à Metz ou dans les Vosges vu que ce n’est pas très loin.

Le restaurant que tu kiffes à Mayence ? 

Le HDW en terrasse sur la place du marché rien de mieux quand il fait beau 🙂

Pour finir, un petit mot à adresser aux supporters messins, toujours fidèles en nombre du côté de St Symphorien …

Je regarde toujours tous les matchs du FC Metz avec attention. Je n’oublierai jamais cette ambiance en National, Ligue 2 , Ligue 1, cette bande de potes et surtout ces victoires sur Nancy, je n’avais jamais vu une telle ambiance dans ce stade. Continuez à soutenir ce club pour revivre ces émotions et peut-être, nous nous reverrons dans le futur. Comme on dit en allemand, Immerweiter !

Merci à Gaetan Bussmann !

Crédit photo : D.R  FC METZ ☨ 

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