[Après-match : FC Metz – US Orléans] Chapeau les artistes !

Pour son retour à St-Symphorien, les Grenats se sont offert le scalp d’Orléans grâce notamment à un quadruplé de Diallo (5-1) dans une rencontre qui a tourné à la démonstration ; Metz prend les commandes de la L2.

 

La composition

 

On ne change pas une équipe qui gagne. Un adage qui prévaut manifestement auprès de Frédéric Antonetti, lequel a décidé de ne pas changer la moindre miette, ni de son système, ni des joueurs qui le composent à l’occasion de sa première avec le public de St-Symphorien. La confiance est donc rendue à ces onze guerriers qui avaient su passer l’obstacle brestois avec brio, pas plus de quatre jours auparavant. Seul Dossevi quitte le groupe qu’intègre Monteiro, nouveau venu. On retrouve ainsi le 4-2-3-1 composé d’Oukidja ; Udol, Sunzu, Boye, Rivierez ; Cohade, Fofana ; Nguette, Gakpa, Boulaya ; Niané. Aux abonnés absents, on note toujours Rivière et Balliu, en instance de départ depuis un moment, mais toujours officiellement dans l’effectif grenat.

 

Le film du match

 

Confrontés à un bloc solide et bien regroupé, les Lorrains s’efforcent d’entrée à mettre leur jeu en place, confisquant ainsi le ballon à leur adversaire. Au terme de séquences collectives intéressantes, Gakpa (12ème) et Niané (14ème) sont les premiers à mettre à contribution le portier Gallon, qui s’interpose à chaque fois. Les Grenats, incisifs et joueurs, trouvent la solution sur coup de pied arrêté : excentré côté droit, Cohade joue astucieusement à ras de terre vers Boulaya qui percute et enchaîne avec un centre-tir, contré par Avounou, lequel retombe dans le filet opposé du pauvre Gallon (1-0, 20ème). Très en jambe, la doublette Gakpa-Boulaya fait des misères par sa capacité à combiner, accélérer, dribbler, changer de rythme. Après un une-deux avec Cohade, Boulaya réalise un rush côté gauche avant d’offrir sur un plateau le premier but de Diallo de la soirée, fraîchement entré en jeu -à cause de la sortie prématurée de Nguette sur blessure- qui reprend du bout du pied dans les six mètres (2-0, 33ème). Jamais inquiétés au cours d’un premier acte à sens unique, les Messins vont continuer leur récital au retour de vestiaires.

A la suite d’une belle séquence de jeu d’Orléans, Metz repart en contre : Boulaya, décidément intenable, offre une seconde passe décisive à Diallo, qui ne se fait pas prier pour éliminer Gallon avant de conclure habilement (3-0, 47ème). Alors qu’on croit l’équipe de Didier Ollé-Nicolle au fond du trou, les jaune et rouge parviennent à réduire l’écart sur un coup de tête de Tell puissant (3-1, 49ème). Voilà qui ne va pas pour autant perturber l’équilibre offensif des joueurs du club à la Croix de Lorraine. Un nouveau joli mouvement orchestré par Boulaya et Niané profite à Diallo, le plus prompt pour déposer le cuir dans les filets d’un Gallon décidément maudit (4-1, 57ème). En pleine maîtrise collective, les supporters des Grenats croient même à un but exceptionnel lorsque Gakpa fracasse la transversale après avoir pris sa chance des vingt mètres (83ème). Pour clôturer une soirée (quasi) parfaite en tous points de vue, le FC Metz s’offre le luxe d’un cinquième but pendant les arrêts de jeu. Profitant d’un cafouillage dans la surface orléanaise, Diallo y va de son quadruplé et rentre ainsi dans le palmarès de la L2.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Diallo (10) : entré en jeu suite à la blessure de Nguette, l’attaquant prêté les deux dernières saisons à Brest s’est illustré rapidement en inscrivant un quadruplé -performance record depuis un certain Tony Kurbos dans les années 80-. Bravo Monsieur.

Boulaya (9) : à l’instar de Diallo, l’ex-Clermontois était dans un état de grâce : à l’origine du premier but, il est ensuite passeur à deux reprises et à l’origine de la quatrième réalisation de son équipe. Absolument éblouissant.

Gakpa (8) : insaisissable dans ses prises de balle, joueur fin à la passe et beau dribbleur, le nouveau meneur de jeu grenat s’est déjà mué comme étant une pièce essentielle du système offensif grenat. Ultra prometteur.

Cohade (8) : toujours extrêmement régulier dans ses performances, le capitaine lorrain a livré une prestation énorme au milieu de terrain, figurant comme le régulateur principal de cette jeune équipe pleine de fougue.

 

Les semi flops :

Niané (5) : il a beaucoup travaillé en première période sans pour autant être en grande réussite, à l’origine du quatrième but de son équipe, il a ensuite eu du mal à soutenir le rythme physiquement.

Rivierez (5) : sur son flanc droit, il a longtemps tenu la baraque avant d’être mis en difficulté en seconde période, malheureusement trop souvent en situation d’un contre deux ; l’unique but orléanais est d’ailleurs initié de son côté.

 

L’analyse

 

Après deux rencontres abouties, à la fois sur le plan du jeu, de l’intensité, de l’envie et de la détermination, ce rayonnant FC Metz version 2018/2019 s’empare déjà du trône de la L2. Un dû pas immérité, tant les joueurs coachés par Frédéric Antonetti procurent la sensation d’une force unifiée sur le terrain, vu de l’extérieur. Une force mentale de prime abord, car les partenaires de Renaud Cohade apparaissent véritablement bien préparés dans les têtes. A l’image de Boulaya ou de Gakpa, rien ne semble effrayer cette jeune équipe qui démontre un caractère plutôt bien affirmé malgré son relatif jeune âge.

La seconde impression dégagée par ce collectif est le sentiment d’une assurance technique à toute épreuve. En plus d’un quatuor offensif capable de virtuoses balle au pied, on constate également une propension intéressante de joueurs à vocation défensive de jouer rapidement vers l’avant en relançant proprement. L’idée d’un fond de jeu, résolument tourné vers le jeu de possession et d’attaques placées rapides, trouve sa source dans ce collectif bâti principalement autour des joueurs de percussion comme Gakpa ou Boulaya en qui l’entraîneur messin semble donner les clés du jeu en plus d’une réelle liberté sur le terrain. A condition que tout le monde fasse les efforts dans le repli défensif, un tel système peut fonctionner dans la durée. Pour le faire perdurer, l’apport d’un avant-centre supplémentaire ne serait sûrement pas de trop car qu’on le veuille ou non, l’effectif n’est pas si fourni que cela -surtout si l’on considère que Rivière ne fait plus partie du projet- et parce qu’il permettrait aux jeunes Niané et Diallo de souffler davantage pour ainsi garder en lucidité au moment propice.

 

M.D

P