[Après-match : Grenoble F38 – FC Metz] Hinschberger le marabout

Dominateurs sans être très incisifs, les Grenat ont dû partager les points face au vaillant promu grenoblois (1-1) au stade des Alpes …

 

Le live report

 

C’est peu dire que le FC Metz s’est contenté du (quasi) strict minimum lors de sa dernière sortie en championnat face à une (relative) faible équipe du Gazelec d’Ajaccio (1-0). La qualité n’a donc pas vraiment été au rendez-vous et les supporters l’ont bien fait comprendre à leur équipe, en témoignent les nombreux sifflets qui ont raccompagné les Messins à leurs vestiaires au terme de la partie. Conscient des lacunes récurrentes dans les dernières productions, coach Antonetti souhaitait visiblement instaurer un turnover important pour créer une synergie dans un groupe certes étoffé mais qui ne change pas si fréquemment que cela. Et puis, semaine à 3 matchs oblige. Dans les Alpes, Metz défiait donc le solide promu Grenoble, nouvellement entraîné par Hinschberger, avec de nombreux changements de line-up à la clé.

 

Apercevoir les Diallo, Boulaya, Balliu, Delaine, Fofana et consorts sur le banc, c’est quelque chose, tout de même. Quelle équipe rêverait de pouvoir en constituer un de ce niveau-là, de banc ? Toujours est-il que la stratégie du changement a parfois du bon. Après 20 minutes de jeu dans ce magnifique stade des Alpes à l’ambiance chaleureuse, les Grenat menaient d’ailleurs logiquement au tableau d’affichage après un ballon foireux mal négocié par Maubleu et expédié dans les filets avec sang-froid par Nguette (0-1, 19ème). Une maîtrise et une détermination bien affichées jusqu’à… l’ouverture du score. Car à l’instar de ses précédentes sorties, le FC Metz a cette fâcheuse tendance à prendre le match avec un excès de légèreté une fois devant au tableau d’affichage, ce qui peut être fatal à la longue.

 

En L2, heureusement, tout ne se paie pas cash -rappelez-vous Sochaux, Châteauroux, Gazelec-, du moins, c’est ce que les partenaires de Cohade avaient visiblement à l’esprit. A force de la jouer petits bras et à déjouer (NDLR : Metz a cadré un tir ou moins en première période lors de 5 de ses 6 derniers matchs), les Lorrains peuvent eux aussi s’exposer au danger adverse. Un coup franc mal repoussé, de la fébrilité dans l’arrière-garde mosellane et voilà Grenoble qui revient de nulle part grâce à une volée improbable d’un de ses défenseurs (1-1, 37ème) … Comment l’expliquer ?

 

Entre temps, Metz fut doublement pénalisé par les blessures de ses deux latéraux Rivierez et Udol -le sort s’acharne décidément sur lui- en même temps que par son absence de contrôle. Et c’est là qu’on se rend compte aussi qu’un Grenoblois est en position de hors-jeu de près de 3m sur le coup de pied arrêté qui amène l’égalisation iséroise. Comme si le père Philippe avait lancé un sortilège sur son club de cœur ? Ose-t-il.

 

Ayant ajouté une dose de lucidité dans sa recette initiale à la pause en plus d’un soupçon de conviction supplémentaire, le FC Metz reprendra progressivement l’ascendant sur son hôte du jour sans demeurer enchantant pour autant. On notera comme observation notoire la justesse technique du petit Jallow, décidément très doué lorsqu’il a le ballon dans les pieds et en mouvement. Avec un Nguette en petite forme et un Rivière fidèle à lui-même, c’est-à-dire inexistant (soyons honnêtes entre nous), l’ex-pensionnaire de Génération Foot a démontré qu’il avait cette capacité à provoquer l’étincelle. Si ce n’est plus, à condition de bénéficier d’un temps de jeu plus conséquent. Ceci étant, c’est bien Diallo qui s’est créé la meilleure opportunité de ce second acte après avoir parfaitement coupé un centre au cordeau de Delaine (78ème), mais c’était sans compter le retour salvateur de Vandenabeele, joueur au nom imprononçable, mué en héros du jour, par la même.

 

Un match nul qui, de toute façon, satisfait tout le monde. À commencer par Fred Antonetti : « quand on n’est pas capable de gagner, il faut savoir ne pas perdre » et qui, pris dans sa mauvaise foi caractérielle, exigeait revoir de sitôt un Grenoble aussi entreprenant face à d’autres adversaires de même rang. Quant au père Hinschberger, il fut fidèle à lui-même devant les caméras de Canal. Lui qui feignait d’être capable d’une telle performance face à l’ogre FC Metz. Amusant. Alors, on joue dans le même championnat ? Allez, trêve de plaisanterie, prend le ton point. Sacré Filou, va.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Jallow (6) : encore jamais titularisé en championnat cette saison, le petit ailier gabonais a fait parler la technique de son pied gauche sans être décisif ; ce fut toutefois l’attaquant messin le plus en vue dans le jeu.
Angban (6) : passé complètement au travers lundi dernier, le milieu ivoirien s’est bien rattrapé face à l’équipe entraînée par Hinschberger ; omniprésent à la récupération, il a été le principal point d’impulsion du jeu grenat.

Les flops :

Rivière (3) : combattif dans la première demi-heure, il s’est ensuite totalement éclipsé des débats ; les semaines défilent et l’avant-centre messin a visiblement toujours les faveurs du coach malgré ses piètres performances…
Cohade (4) : déjà peu en vue face au Gazelec, le capitaine lorrain a du mal à enchaîner en cette fin d’automne ; un peu de repos lui ferait peut-être du bien en vue des prochaines échéances.

 

M.D

P