Après-match : Olympique Lyonnais – FC Metz

Le ciel a tremblé au Groupama Stadium…

Après 8 matchs et 6 ans sans victoire contre l’OL, le FC Metz s’est imposé (0-1) sur la pelouse rhodanienne grâce à Leya-Iseka au bout du temps réglementaire. Un très beau coup réalisé par les Messins qui remontent à la 9ème place à l’issue de cette 20ème journée de L1…

L’analyse

22 ans que le FC Metz n’avait pas remporté une confrontation face au leader de L1. C’était à l’époque contre l’OM, le 6 mars 1998 (Opta). En détrônant Lyon ce dimanche soir, les Messins ont donc mis fin à une (très) longue mauvaise série, en plus de briser l’invincibilité des Lyonnais qui sortaient de 16 matchs sans défaite.

Avec le retour de Boulaya et d’Udol dans le groupe, Metz se déplace dans des conditions quasi-similaires à l’aller, lequel s’était soldé sur une défaite 3-1. Peu d’espoir d’un résultat favorable avant le match donc, d’autant plus que Lyon ne s’est plus incliné contre Metz depuis 2014 et que sur les 8 matchs joués depuis, les lyonnais ont inscrit 24 buts, contre 1 seul pour les Grenats.

Cependant, les 15 dernières minutes du match aller avaient été porteuses d’espoir quand l’entrée de Kouyaté pour Angban et le passage à 5 derrière avait redonné un allant au jeu messin. Antonetti a prouvé à maintes reprises qu’il sait apprendre de ses erreurs et le prouve une fois de plus en alignant un système hybride en 3-4-3. Il replace ainsi le revenant Boulaya dans le poste de numéro 10 que Maziz n’avait pas parfaitement pu suppléer. Avec un Delaine quasiment plus milieu gauche que défenseur gauche, le système lorrain est très animé et assez efficace pour amener le ballon dans la surface adverse. Ce dernier est même à l’origine d’une des meilleures occasions de la première période, en délivrant un centre à ras de terre que Vagner manque d’un chouilla.

En pointe, la titularisation de Vagner est très intéressante. Le Cap-Verdien est toujours un peu court physiquement mais propose un jeu dos au but et de déviation précieux. Sa prise de masse récente l’aidant à compenser sa petite taille dans les duels face aux défenseurs rhodaniens. Le double pivot Maïga-Angban a fonctionné correctement même si ce dernier a été beaucoup plus discret que d’habitude et que le FC Metz aurait grandement bénéficié d’un placement plus judicieux de sa part pour exploiter davantage les espaces entre les lignes des locaux.

En défense, le système coulisse régulièrement dans une défense à 4 quand Delaine monte. Boye passe en effet défenseur gauche comme face à Rennes et le système se rapproche alors d’un 4-4-1-1. Comme toujours, les hommes de Frédéric Antonetti laissent beaucoup venir, comme le souligne les PPDA (nombre de passes accordées à l’équipe qui attaque) : de 16 pour Metz contre 7 pour Lyon. Ils appliquent également un pressing assez opportuniste, sans courir énormément après le porteur du ballon.

Les Grenats sont à l’affut de la moindre petite erreur : contrôle raté ou passe approximative, ce qui leur permet de gratter beaucoup de ballons au milieu de terrain et de lancer des contre-attaques qui apportent souvent du danger sur les cages de Lopes. La défense se montre très solide et l’OL a du mal à amener du danger et passe principalement par les coups de pied arrêtés -toujours une faiblesse messine- et des coups de têtes de Marcelo infructueux. Au fil du match, Lyon s’adapte et va même jusqu’à trouver la faille du bloc haut messin avec de nombreux ballons long sur les ailes dans le dos de la défense.

En seconde période, les Messins ont plus de difficultés et subissent clairement le jeu des Lyonnais. La sortie de Delaine sur blessure et l’entrée d’Udol a fait gagner un peu plus en solidité défensive mais a fait perdre en proposition offensive. A l’inverse, les entrées de Leya-Iseka et surtout Yade redynamisent l’attaque. Le Sénégalais fait parler sa technique à plusieurs reprises tandis que Pape Sarr montre de belles choses au milieu. Le plan se déroule toujours sans accroc, les partenaires de Boye ne se désolidarisent pas. Bien au contraire, ils continuent de se procurer de belles occasions par Yade et Sarr en fin de rencontre.

De l’autre côté, la VAR annule un but lyonnais pour un hors jeu de Aouar faisant action de jeu sur l’ouverture du score de Toko Ekambi.  Mais au bout du temps réglementaire, Boulaya offre une ouverture lumineuse pour Leya-Iseka, après avoir éliminé Caqueret d’un sublime rateau. Et le Belge de s’en aller seul au but et d’éliminer Lopes -auteur d’une sortie douteuse- avant de pousser la balle au fond des filets. Sensation. Voilà que Metz crée l’exploit dans un match disputé où les deux équipes auraient mérité de gagner. Le plus appréciable étant que les Grenats ont joué les yeux dans les yeux avec le leader du championnat, comme le souligne les xG (expected Goals), d’1.64 et 23 tirs pour Lyon contre 1.42 et 17 tirs pour Metz. Qui l’eut cru, franchement ?

T.M

La réaction des entraineurs

La réaction des joueurs

Les notes des joueurs

Les tops :

Oukidja (8) : impérial dans les cages, l’Algérien a été l’un des principaux artisans de la victoire messine à Lyon. Auteur de 5 arrêts dont une double parade décisive devant Memphis puis Aouar, il a littéralement dégoûté les attaquants lyonnais et doit son clean-sheet en grande partie à lui-même. Son jeu au pied est encore perfectible mais il a régulièrement trouvé la cible et a été le premier relanceur messin.

Boulaya (7) : pas son match avec la plus grande activité, mais il a réussi à donner 5 passes clé et créer 3 grandes chances en seulement 50 ballons touchés et 16 passes réussies (sur 24,67%). Auteur de la passe décisive sur le but de la victoire, il a été en réussite dans la plupart des compartiments du jeu : 50% de dribbles réussis, 8 duels gagnés sur 14 et 40% de longs ballons réussis. Il a également récupéré 3 ballons et subi 3 fautes.

Les semi-flops :

Victorien Angban (5) : hyperactif à la récupération, il n’a cependant touché que 30 ballons contre 48 pour Maïga et 49 pour Boulaya, ses compères au milieu. Il s’est trop peu porté vers l’avant et souvent retrouvé trop bas sur le terrain, sans exploiter les espaces laissés par le milieu lyonnais. Ses statistiques offensives sont faméliques : 1 tir complètement raté, 2 duels gagnés sur 12, 3 fautes, dribblé 4 fois, et 0 dribble pour le natif d’Abidjan.

Lamine Gueye (4) : le petit passage à vide se poursuit pour le Sénégalais après un excellent début de saison. Il n’a pas eu l’efficacité nécessaire sur l’aile droite (1 seul centre, 1 tir cadré sur 4). Yade, son remplaçant a été plus intéressant et a montré bien plus de choses, à titre de comparaison.

Le résumé de la rencontre

Crédit photo: FC Metz, Orange, LFP, Goal, OPTA 

P