[Après-match : RC Lens – FC Metz] La neutralité la plus totale

Le choc de la 24ème journée de L2 a accouché d’un score nul et vierge clairement logique entre Lens et Metz (0-0) à Bollaert où les défenses ont pris l’ascendant sur le jeu…

Le live report

A l’occasion de ce déplacement périlleux -du moins sur le papier- à Lens, le FC Metz a encore raté le coche, si bien qu’il a su compenser un (très) alarmant déficit offensif par une solidité de tous les instants, à l’instar de sa colonne vertébrale (Oukidja-Boye-Sunzu-Fofana) toujours aussi fiable et rigoureuse sur le plan défensif. C’est malheureusement le pêché mignon de cette équipe qui avance au ralenti depuis la mi-janvier (NDLR : 1 seule victoire sur les 5 dernières rencontres en championnat). Plus généralement, depuis la reprise en 2019, les semaines de match se suivent et se ressemblent pour le club à la Croix de Lorraine. Des Grenat qui éprouvent les pires difficultés à se procurer des occasions nettes et -surtout- à conclure. Le constat de la panne est impitoyable. Aussi bien sur les bords de la Moselle qu’en terre hostile, d’ailleurs. A Bollaert en l’occurrence, Metz n’a pas cadré le moindre tir…

Et pourtant, ce sont bien les Mosellans qui se sont montrés les plus dangereux dans les trente mètres adverses au cours de cette partie. En dépit d’une nette domination des locaux dans un premier quart d’heure où Metz a été largement acculé dans ses derniers retranchements, les Grenat n’ont pas été inquiétés outre mesure grâce à ce pragmatisme défensif affiché courageusement durant le temps fort lensois. Bien au contraire, les Lorrains étaient bien en place tactiquement et le fonds de jeu s’est révélé somme toute assez intéressant face à un adversaire d’un certain calibre.

Le problème, c’est qu’en phase offensive, seul Nguette est capable d’amener de la profondeur et de la percussion au sein d’une ligne d’attaque une fois de plus très décevante en termes d’animation et de justesse. Ah, si seulement il avait pu faire preuve d’un soupçon de réalisme sur au moins l’une de ses deux énormes opportunités ! Impossible pour lui malheureusement de convertir en but ce superbe échange avec Niane juste avant la pause (43ème), ni de faire fructifier cette combinaison avec Boulaya et Diallo par laquelle le virevoltant sénégalais s’est fendu d’une frappe furtive qui a fini sa course sur le poteau du chanceux Leca (89ème). Le coup aurait pu être parfait. Il aurait cependant été assez peu conforme à la physionomie de la rencontre. Côté nordiste, on n’a guère fait mieux de toute façon avec pour seule véritable occasion cette magnifique reprise de volée tendue de Mesloub stoppée des poings par Oukidja grâce à de solides appuis sur sa droite (58ème). Un partage des points équitable pour les deux équipes, donc. Metz s’en contentera largement là où il aurait certainement amassé deux unités supplémentaires dans un passé récent.

Cette forme de malaise qui traverse le camp grenat a semble-il sérieusement entamé le capital confiance. Notamment parmi les éléments offensifs. Tout le monde peut dresser ce constat évident que Diallo, Boulaya -voire Niane en tirant un peu le trait- évoluent en dehors de leurs standards de performance habituelle. A cela, plusieurs facteurs peuvent être mis en avant pour justifier une telle baisse de régime : les terrains difficiles, l’absence du coach Fred Antonetti (qui pèse forcément dans les têtes), le fait de jouer tous les 3 jours en moyenne…

Sans vouloir faire injure à Hognon, il apparaît inéluctable qu’une partie des maux messins est liée à son incapacité (à démontrer) à transcender l’équipe durant cette passe quelque peu délicate que traversent les joueurs grenat. A son crédit, il faut cependant rappeler qu’il n’est jamais facile pour un adjoint de s’accaparer un rôle de leader auquel on n’est pas forcément préparé. Mais surtout, il ne faut pas occulter la vérité suivante émise par Hognon en conférence d’après-match : Metz vient d’achever sa septième rencontre en l’espace de 23 jours… Sans les coupes en ligne de mire, la conjoncture devrait donc pouvoir s’inverser rapidement.

Malgré cette période de disette, le tableau de marche du FC Metz reste néanmoins cohérent en ce sens où les partenaires de Cohade entretiennent une certaine forme de constance grâce à un secteur défensif bien au point. Le présentateur de BeInSport nous confiait d’ailleurs à ce propos une statistique assez incroyable : sur les 10 dernières rencontres, Oukidja a en effet préservé sa cage inviolée à 7 reprises (4 buts encaissés seulement). De quoi encourager les hommes de Vincent Hognon à poursuivre leurs efforts défensifs afin de réenclencher une dynamique d’attaque à la hauteur de leurs ambitions sportives et de la qualité technique intrinsèque qui est la leur.

Les notes des joueurs

Les tops :

Boye/Sunzu (7) : à l’image de ces dernières semaines, la charnière centrale s’est révélée impériale tout le long de la rencontre ; on gardera tout particulièrement en mémoire ce tacle incroyable de Boye pour sortir un ballon en retrait qui aurait certainement permis aux Lensois de marquer.
Fofana (7) : le numéro 6 grenat a sorti une prestation énorme à la récupération : on l’a d’ailleurs vu ratisser sans cesse au milieu et couper un nombre incalculable de trajectoires pendant 90 minutes.
Delaine (6) : « pour une fois », le latéral gauche messin est mis à l’honneur non pas pour ses chevauchées dans la surface adverse mais pour son courage, son abattage et sa lucidité sur le plan défensif.

Les flops :

Nguette (4) : comme d’habitude, le plus « dangereux » du moment parmi la ligne d’attaque s’est démené et a réussi des choses parfois compliquées ; malheureusement, on retiendra ses deux face-à-face manqués face à Leca et ce maudit poteau de la 89ème minute…
Cohade (4) : nettement en deçà ces derniers temps, le capitaine des Grenat n’a pas livré une copie très prolifique : beaucoup de déchet technique dans la relance et des duels perdus à la pelle.
Boulaya (3) : branché sur courant alternatif depuis plusieurs semaines, le milieu algérien traîne avec lui une certaine forme de spleen sur le terrain ; il a tout simplement tout raté le (si) peu de choses qu’il a accomplies.

M.D

P