FC Metz : László Bölöni, à l’heure de la remise en question

Vivement critiqué par les afficionados du club à la Croix de Lorraine après un début de saison poussif, force est de constater que l’entraîneur du FC Metz a su s’adapter avec brio malgré la période de disette automnale traversée par le club mosellan.

Bölöni, victime de sa réputation ?

Loin d’être connu pour figurer parmi les esthètes du beau jeu, László Bölöni n’en demeure pas moins un coach dont le style tactique oscille principalement entre discipline et organisation, fort de sa riche expérience du haut niveau acquise en tant qu’entraîneur de clubs réputés en Europe (Sporting Lisbonne, Rennes, Standard Liège pour ne citer qu’eux) au fil de sa longue et non moins tumultueuse carrière. Il faut dire qu’avant de rejoindre le FC Metz cet été, le technicien roumain aux bientôt 70 printemps sortait d’une pige d’une seule saison effectuée dans le championnat grec, dans un Panathinaikos loin de l’équipe phare qu’elle était lors des années 2000…

Pour autant, affirmer que cette courte expérience de coach Bölöni en Grèce ne s’est pas révélée être un franc succès relève de l’euphémisme. Car le technicien roumain n’a jamais su mettre en application ses principes de jeu le temps de la mission qui lui était impartie. L’histoire de sa vie de coach quelque peu résumée en sorte… 

Un pedigree, mais encore ? 

Alors forcément, loin de nous cette effervescence, au moment où Laszlo Bölöni fut intronisé et nommé entraîneur principal du club à la Croix de Lorraine, le 16 juin dernier. Car l’homme a roulé sa bosse et sillonné toute l’Europe -et même en dehors de l’espace Schengen- pour un résultat d’ensemble loin d’être mémorable, qu’on se le dise. 

En lui accordant la responsabilité de l’équipe première, Bernard Serin souhaitait capitaliser sur l’expertise d’un vieux briscard ayant déjà plus qu’écumé les terres de France, lui ayant permis au demeurant de développer une grande connaissance du championnat et de la culture footballistique française. Mais à quel moment le bât blesse ?

Pas de révolution en l’état

Il est de coutume de dire que c’est dans la difficulté que l’on tire des enseignements et des axes de progression. Mais c’est tout de suite moins évident lorsqu’on a fait de son cheval de bataille la même méthodologie de jeu appliquée depuis des lustres. Le football a changé, pour paraphraser un célèbre protagoniste du football français. Et précisément, ce changement n’a jamais été autant d’actualité dans ce sport toujours aussi universel mais qui n’a cessé d’évoluer au fil des époques. 

A commencer sur le plan tactique où certains entraîneurs dans les années 2010 se sont distingués en allant jusqu’à réinventer des pans entiers de schémas et structures de jeu innovantes. László Bölöni n’est certainement pas de cette caste -à l’instar de bon nombre de ses confrères- et il ne le demeurera sans doute jamais au regard de son âge avancé ; toutefois, il serait terriblement réducteur d’entrevoir l’homme comme éperdument ancré dans ses principes. 

Adaptation, dialogue & pragmatisme 

Rappelons-nous la dernière interview de coach Bölöni, en juillet dernier, lorsqu’il déclarait en marge du dernier match amical du FC Metz : ”en tant qu’entraîneur, j’ai souvent appliqué cette consigne (sur le harcèlement du porteur de balle adverse), car cela nous a permis de nous procurer beaucoup d’occasions lors de cette rencontre, la plupart dans le premier quart d’heure. Mais nous avons été quelque peu en difficulté ensuite, car nous avons payé nos efforts. Il faut donc trouver un équilibre, en veillant à ce que tous les joueurs participent à la tâche défensive”. Un énoncé certes expéditif mais relativement représentatif du plan de jeu de l’ancien technicien nancéien et de sa vision du football. Cette stratégie, il l’a effectivement appliquée avec un relatif succès qui n’aura duré que le temps d’un été malheureusement. La formule rapidement estompée à mesure que les adversaires comprenaient et identifiaient les limites du potentiel des joueurs grenats, László Bölöni en aura mis, du temps, pour remettre en question son approche tactique. 

Mais il y est parvenu tout compte fait ! Et la magie de la Coupe de France de passer par là, puisque ce sont les deux déplacements de novembre dans les Vosges (à Raon puis à Épinal) qui auront permis au club à la Croix de Lorraine de se ressourcer mentalement, physiquement et psychologiquement. Au delà des qualifications obtenues non sans relâche, c’est davantage dans la gestion de son groupe que le technicien roumain en est ressorti grandi. En témoignant sa confiance à des gamins et des enfants du cru mosellan, László Bölöni a semble-t-il reconcerné tout le monde et insufflé une dynamique absente jusqu’alors. Avec les résultats de novembre et de décembre que l’on connaît. La preuve tangible que coach Bölöni s’est bel et bien adapté à son temps?

M.D.

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Crédit photos : ASNL

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