MERCATO : Premier bilan des recrues hivernales

Deux mois après la fin du mercato hivernal 2022 durant lequel le FC Metz a été assez actif, nous dressons un premier bilan des recrues hivernales du club à la Croix de Lorraine. Statistiques, temps de jeu, apport, les recrues sont-elles des réussites ?

Avec 4 recrues enregistrées durant le seul mois de janvier, plus l’arrivée de Didier Lamkel Zé dans un contexte particulier quelques semaines plus tard, le FC Metz et ses dirigeants auront au moins tenté d’apporter quelque chose à cet effectif en difficulté au championnat. La facilité suggérerait de simplement regarder le classement de l’équipe avant et après le mercato pour déterminer le rendement des joueurs, et là, le constat est sans appel : après 19 journées, le FC Metz était 18ème et avait gagné 16 points, 11 matchs plus tard, les Lorrains n’ont pris que 6 points et sont avant-dernier à 5 points du premier non-relégable. Si l’on ne regarde que cela, le constat d’échec est sans appel. Mais une équipe, c’est un ensemble d’individualités au service d’un collectif et chaque recrue mérite que l’on s’attarde individuellement sur son cas.

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1. Jean-Armel Kana-Biyik, 32 ans, défenseur central

Première recrue hivernale, le natif de Metz et fils d’André Kana-Biyik, Messin de 1988 à 1990, était venu en Moselle pour renforcer une défense centrale en grande difficulté (19eme de Ligue 1 sur la première partie du championnat). Arrivé libre pour pallier dans un premier temps les départs de Dylan Bronn et Kiki Kouyaté à la CAN, l’international camerounais a rapidement été installé comme un titulaire dans la défense en l’absence de ces deux piliers. Disputant les 4 premiers matchs de l’année (Strasbourg, Reims, Nice, Troyes) avant de se blesser une première fois et de louper les 3 rencontres suivantes. Début mars, il est aligné aux côtés de Kouyaté en défense centrale face à Saint- Etienne mais se blesse une nouvelle fois dans la foulée et n’est pas revenu depuis. Apparu assez fragile phvsiquement (également sorti sur blessure face à Reims à la mi-temps). le poids de l’âge se fait certainement ressentir pour Kana-Biyik.

Il n’en demeure pas moins que le Camerounais a plutôt donné satisfaction sur le terrain : avec 3 dégagements,1,4 récupérations par match ainsi que 65 % de duels gagnés, le fils d’André a démontré toutes ses qualités de lecture du jeu lors de ses quelques apparitions sous le maillot grenat. Malgré une erreur amenant un but face à Strasbourg, il est loin d’être une mauvaise recrue, considérant son arrivée libre. Avec Kana-Biyik sur le terrain, Metz a emporté 2 cleans-sheet et encaissé 6 buts en 5 matchs, soit beaucoup moins que les 1,8 buts concédés en moyenne par les hommes d’Antonetti cette saison. Son apport en expérience a certainement fait beaucoup de bien à un groupe qui en manquait cruellement mais malheureusement ses blessures à répétition n’ont pu lui permettre de capitaliser sur cet apport. S’il venait à faire son retour avant la fin de sa saison, alors on pourrait considérer que son recrutement a été logiquement une bonne chose pour le club, sinon, il serait difficile de considérer qu’un joueur à 5 matchs en 6 mois (fin de contrat en juin 2022) ait apporté quelque chose de durable au club.

Temps de jeu : 5 matchs disputés, 5 points gagnés 50% des matchs possible disputés, 45% des minutes possibles disputées.

2. Ibrahim Amadou, 28 ans, milieu de terrain/défenseur central. 

Arrivé mi-janvier lui aussi libre en provenance du FC Séville où il avait été placardé depuis plusieurs mois, l’ex-Lillois était la recrue de marque de ce mercato hivernal messin, mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Joueur clairement marqué du sceau de Frédéric Antonetti compatible, il semblait avoir été recruté pour densifier le milieu de terrain et apporter de la présence physique dans une équipe friable, mais il a pourtant été principalement utilisé en défense centrale jusqu’ici. En effet, il a disputé ses 4 premiers matchs en grenat en défense centrale avant de monter au milieu de terrain à partir de la réception de Nantes. Il a ainsi disputé 7 des 9 matchs possibles depuis son arrivée à Metz et son profil paraît plaire au staff messin malgré des performances rarement au rendez-vous. Il a même marqué son premier but avec Metz la semaine passée en amical face au SV Wiehen Wiesbaden (2-0).

Mais en Ligue 1, c’est une toute autre histoire. Apparu très friable lors de ses apparitions en défense centrale, Amadou s’est plus distingué par ses passes hésitantes et ses pertes de balles plus que dangereuses que par son autorité. Avec 3 cartons jaunes sur ses 5 premiers matchs, il a trop souvent confondu rugosité et excès d’engagement, en plus d’apparaitre pas vraiment à l’aise à la relance malgré ses années passées au milieu de terrain. Lorsqu’il est monté d’un cran, il n’est pas non plus parvenu à apporter quelque chose à cette équipe. Tout aussi mauvais un cran plus haut, il est régulièrement remplacé et le meilleur match des Messins sur cette période (la réception de Lens) s’est étonnamment déroulée lorsqu’il purgeait sa suspension pour son trop grand nombre de cartons jaune. Ainsi, si l’ex-Nancéien continue de délivrer ce genre de performance, il risque de devenir un peu plus qu’un simple flop de mercato aux yeux des supporters messins. Une grosse intrigue pour ceux qui se souviennent de son niveau de jeu à Lille il y a seulement quelques saisons.

Temps de jeu : 7 matchs joués, 3 points gagnés, 78% de matchs disputés possibles, 73% des minutes disputées possible.

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3. Louis Mafouta, 27 ans, attaquant 

Prêté par Neuchatel Xamax, Louis Mafouta est le « pari » de Frédéric Antonetti de ce mercato. Joueur à la « trajectoire particulière » selon les termes du coach corse, son arrivée a quelque peu surpris dans un premier temps : pourquoi aller chercher un attaquant de Challenge League (D2 suisse) pour renforcer une attaque qui patauge ? La réponse à cette question a rapidement trouvé une réponse, la carrière du joueur étant gérée par l’agence SAS Assist & Goal, société de… Pierrick Antonetti, le fils du coach de Metz ! En attendant, le joueur est bien au club et le terrain est le seul juge. Et les observateurs ont eu le temps de juger : sur les 8 matchs disputés par Metz depuis son arrivée, Louis Mafouta est au moins entré en jeu dans chacun de ces matchs. Longtemps en disette offensive à l’image de son prédécesseur Ibrahima Niane, il a enfin ouvert son compteur de but en Ligue 1 lors de la débâcle des Messins à Rennes (6-1) en réduisant la marque en toute fin de match après un coup de pied arrêté.

Cependant, l’international centrafricain est loin d’avoir pleinement convaincu sur le terrain. Avec 5 titularisations en 3 entrées en jeu en championnat, il a eu le temps pour prouver sa valeur et n’a jamais réellement réussi à s’imposer en attaque. Après une première titularisation encourageante où sa relation technique avec Boulaya semblait bien marcher, il s’est complètement effacé et n’a guère fait mieux qu’un transparent Ibrahima Niane. Moyennant 0,8 tirs par match et seulement 17,2 ballons touchés, il est très loin d’avoir pesé sur les défenses adverses et ne s’est jamais vraiment démarqué. Récemment, il semble avoir retrouvé le banc de touche et un rôle de supersub qui lui a bien réussi à Rennes avec son premier but en grenat. Si le contexte et le niveau de jeu affiché par Metz depuis le début de la saison peuvent expliquer en partie son niveau de performance, il aurait été difficile d’exiger un haut niveau de jeu rapidement pour un joueur provenant de D2 suisse. Son avenir (ou non) à Metz pourra nous en dire plus, mais pour l’instant, cela ressemble plutôt à un flop.

Temps de jeu : 8 matchs, 100% des matchs possible disputés, 54% des minutes possibles disputées, 4 points gagnés, 1 but

4. Fali Candé, 23 ans, latéral gauche  

Dernière recrue hivernale messine, Fali Candé a la particularité d’être le seul à avoir entraîné une dépense de la part du club (3 millions d’euros). Débarqué de Portimonense (D1 Portugaise) après une première partie de saison remarquée du côté de l’Algarve, l’arrivée de l’international bissau-guinéen a levé le doute sur une interrogation des supporters : Thomas Delaine devrait ne pas prolonger à Metz. En préparant l’après Delaine avec un profil prometteur, Metz comble un besoin qui se serait présenté en juillet 2022 alors que d’autres étaient certainement à combler en priorité. Cependant, avec une côte en forte progression, Metz a certainement préféré sécuriser rapidement un joueur qui aurait été hors d’atteinte cet été. Le latéral s’est lui clairement imposé depuis son arrivée au club : c’est simple, il a disputé tous les matchs possibles et dans leur intégralité, délivrant même une passe décisive pour Habib Maiga face à Marseille.

Sur le terrain, Fali Candé a démontré de belles qualité dans plusieurs compartiments du jeu. Que ce soit en défense ou sur coup de pied arrêté, le Bissau-guinéen a montré l’étendue de sa polyvalence sur son aile gauche. Ses performances n’ont pas toujours été régulières mais ses bons matchs ont donné un bon aperçu de ce dont il serait capable dans une équipe qui tourne bien. Avec près d’une passe clé par match, ainsi que 3,4 tacles réussis et 53% de duels gagnés, il a su se montrer des deux côtés du terrain. Cependant, son apport offensif pourrait certainement être encore meilleur, que ce soit en qualité mais surtout en quantité, mais dans une équipe très défensive depuis son arrivée, cela pourrait être dû à une consigne. Ainsi, Fali Candé a fait bonne impression sur ses premiers mois et le contrat long terme signé par le latéral rassure quant à l’avenir du poste de latéral gauche à Metz.

Temps de jeu : 8 matchs 100% des matchs possible disputé, 100% des minutes possibles disputées, 4 points gagnés, 1 passe décisive.

T.M.

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Crédit photos: Icon Sports, FC Metz.

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